14 - La tirade du nez (#DéfiConcoursCaalfein - Avril 2020)



 

Thème : « Cyrano de Bergerac » de Edmond Rostand.

 

Défi : en un tweet, revisitez la tirade du nez à la sauce d'aujourd’hui et soyez le Cyrano des temps modernes. La tirade d'origine est disponible ici.

 

 Règles pour chaque contribution :

  1. Choisissez l’un des tons de cette tirade ou imaginez-en un
  2. Indiquez en début de tweet le ton retenu et balancez la vinaigrette

RÉSULTAT DE CE DÉFI

 

15 participants ; 89 contributions. 

 

Au regard du niveau du défi et de la qualité des réponses, j'ai attribué trois Prix Caalfein comme suit : 


CAALFEIN RELÈVE SON PROPRE DÉFI ! 

 

J'ai compilé lune partie des contributions pour rédiger LA tirade du nez revisitée.

 

Pour que cela corresponde à la tirade originale, j'ai retenu 20 tons parmi les 89 propositions. 

 

Puisqu'il y a eu 15 joueurs, j'ai pris toutes les contributions uniques auxquelles j'ai ajouté celles que j'ai le plus aimées. Tous les participants sont donc représentés au moins une fois. 

 

Je termine cette tirade du nez par le grand final de @ian_nale, médaillée d'or de ce défi.

 

▼ ▼ 

 

LA TIRADE DU NEZ REVISITÉE

Ah ! non ! c’est un peu court, jeune homme !

On pouvait dire… Oh ! Dieu ! … bien des choses en somme…

En variant le ton, – par exemple, tenez :

 

Erotique : « Avec quelle audace tendez-vous donc au vent 

cet organe géant à la mine pugnace ?

Prenez garde, Monsieur, de ne point l'enrhumer

car alors il finirait au creux d'un mouchoir par retomber inerte et vous gêner pour boire. »

 

Profiteur : « Vous, à la fenêtre, allez lever le nez, que je captasse la 4G ! »

 

Instagrameuse : « Pour votre téléphone, pas besoin de perche à selfie.

Posé au bout de votre tarin, vous n'voyez pas s'il a de la batterie. »

 

Prévenant : « N’oubliez point de le couvrir en hiver.

Je connais une très bonne fabrique de toiles de montgolfières.

Ils sauront vous confectionner un cache nez à hauteur de cette grandeur. »

 

Offusqué : « Oh grand dieu, demandez pardon !

Certaines demoiselles rougissent,

car ce n'est point dans le pantalon

que vous arborez votre plus grand appendice. »

 

Enfantin : « Si vous aviez plus que deux trous géants

Je m'amuserai à souffler dans votre instrument. »

 

Curieux : « Vous en avez la trompe et la mémoire

Êtes-vous un éléphant ? Je demande à voir. »

 

Fier : « Quel courage d'arborer tel accessoire

Vous donnez à tout laid un bel espoir. » 

 

Pragmatique : « Quand l'astre du jour frappe votre visage,

l'on voit par terre l'heure de votre passage. » 

 

Utilitaire : « Un tel engin a sûrement une utilité.

Sentir les parfums de continents éloignés ? »

 

Médical : « C'est quoi ce truc qui pend sur votre face mec ?

On vous a greffé une queue de Pangolin ? »

 

Métaphysique : « Un tel membre en inspirerait plus d'un.

On pourrait en faire un défi de Caalfein. »

 

Prophétique : « Un tel tuba, c'est tout vu, fera de vous l'unique survivant,

lorsque, la banquise fondue, s'élèveront les océans. »

 

Tata Monique : « Je crains avoir contracté un virus létal. 

Me serviriez-vous de thermomètre rectal ? »

 

Pseudo-analyste : « Nulle envie de vous paraître désagréable, 

mais cette protubérance nasale me laisse penser

que vous êtes une espèce à part du genre humain.

Il me semble en effet déceler le vestige

de quelque créature dont je n'avais jusque-là jamais appréhendé l'existence.  »

 

Animalier : « Hé ben, en voilà un beau groin !

Sur ma vie, jamais vu un tel tarin !

Pas de doute, l'ami, qu'avec ce blair, 

vous devez avoir un sacré flair !

Mais je ne sais, au juste, au vu de ces naseaux,

où commence et où finit le museau ! »

 

A la Tartuffe : « De la grandeur, de l'immensité, de la muqueuse en fuselage,

et de la truffe tant qu'il en faudra ; mais du rhume, point d'ablutions. »

 

Flageolet : « Bien mauvais au fleuret, bien meilleur avec votre nez.

Il n'existe pas d'adversaires dans des duels à l'épée, 

que votre nez ait épargnés. »

 

Érudit : « il est à craindre qu'un courant d'air

vous emporte en voilier jusque dans l'atmosphère. »

 

Enfin, moqueur : « Mais c’est un bec !

Ôtez donc votre masque docteur.

Nous ne sommes pas au Québec

et la peste est partie avec vot’ sœur. » 

 

Tant de manières dont vous pûtes vous saisir,

Et d’aucunes vous ne tentâtes de me médire.

Voilà la preuve de votre incompétence.

Si d’un discours vous fûtes apôtre, c’est l’ignorance.

Il est grand ! Et d’autant que vous êtes grand,

Pour, de votre bêtise, vous révéler éloquent.

 

J’en plains désormais quelques gourgandines,

Qui de votre titre se léchèrent les babines.

Elles gagnèrent un tressautement charnel,

Où elles pussent obtenir un frisson intellectuel.

Voyez, nul besoin de votre pitoyable cervelet,

J’use assez de verve, pour qualifier mon nez de laid.